U n endroit idéal pour passer des vacances au vert et à la mer : une ferme de chambres d'hôtes en Permaculture autonome en fruits et en légumes qui revend et partage ses surplus de production.
Une famille de 5 personnes a décidé de se lancer dans une aventure engagée : reprendre un corps de ferme pour en faire un lieu touristique de partage des valeurs écologiques que la Permaculture véhicule. La ferme se situe sur l'île d'Oléron qui abrite 22 000 habitants permanents et 10 fois plus en saison estivale. Bien évidemment la situation insulaire expose l'île à un climat très océanique puisqu'elle reçoit de plein fouet les intempéries de l'océan atlantique. Cela dans un contexte de climat tempéré doux, Cfb dans la classification de Köppen, c'est-à-dire qu'il y fait un limat océanique tempéré humide avec un été tempéré sans saison sèche. La ferme se situe à 3.15 km de la façade sud-ouest de l’océan Atlantique et à une altitude d’environ 7 m. Sur le terrain de 2700 m2, on trouve une maison principale, des logements à visée locative et une grange. L’ensemble du terrain non-bâti représente 2300 m2. Les propriétaires ont une sensibilité très nette pour le jardinage et pour l’écologie et aiment partager cette fibre avec leurs enfants et les gens qui les entourent. Leur objectif est de pouvoir vivre de l'activité touristique de ce lieu avec des chambres d'hôtes et de partager leurs valeurs écologiques et humanistes avec leurs visiteurs.
Une des spécificités de ce projet est que nous avons appliqué les principes de la Permaculture à l'habitat. En effet, les propriétaires souhaitent restaurer une vielle grange présente sur le terrain pour y faire leur habitation principale. Cette grange étant quasiment totalement vide, nous sommes partis des contraintes et des envies des futurs occupants pour concevoir un habitat conforme aux principes de la Permaculture, à la fois en termes d'agencement des pièces pour optimiser l'énergie et la circulation des personnes, à la fois sur les sources énergétiques, l'isolation, etc.
Le design de l'eau est un point essentiel et indispensable de la Permaculture. Et les grands designers de la lignée de Bill Mollison et Geoff Lawton insiste fortement sur la nécessité de faire du design de l’eau une étape fondatrice du design.
Pour collecter l’eau nous cherchons les surfaces dures sur lesquelles l'eau ruisselle, comme les toits des bâtiments et les chemins de circulation des voitures. Les eaux circulent ensuite selon un parcours assez complexe, passant par des mares, des drains souterrains et des swales, pour finir dans une piscine naturelle au point le plus bas du terrain.
Le plan d’accès a été conçu autour de l’allée principale qui conduit du portail donnant sur la rue à la porte d’entrée de la maison. Cet accès principal a été conçu avec une bonne largeur d’1m10 pour permettre à la voisine d’un certain âge de circuler facilement, avec un sol antidérapant. Les allées secondaires ont été conçues de manière à ce que les plates-bandes de cultures soient accessibles en tout point en considérant que la portée d’un homme est de 60cm. Les massifs ne sont donc jamais plus larges que 120cm, pour rester accessibles par un côté ou l’autre. Les accès secondaires ont aussi été conçus de manière à augmenter la longueur de bordure pour optimiser “les effets de bordures” qui sont les interfaces produisant le plus d’énergie dans un système.
Parmi les structures, on compte le récupérateur d’eau qui a été placé près de la gouttière ouest, par commodité et pour respecter l’esthétique de la maison, ainsi que la piscine naturelle, l'atelier de bricolage/menuiserie au sud du terrain.
Nous ne rentrerons pas dans cet article dans le détail du processus de design, mais il est à noté que sur ce lieu les pentes sont très faibles et cela a représenté un challenge pour design de la pacification de l'eau qui a donné lieu à des ouvrages dont l'installation a dû être très précise.
Un jardin productif et ornemental est créé sur l’ensemble de la propriété. L’idée est de concevoir et d’implanter un grand jardin verger afin de maximiser la production fruitière, et d’y associer une production de légumes et d’aromatiques suffisamment importante pour couvrir les besoins de la famille et offrir des surplus toute l’année. Les excédents en fruits et légumes seront partagés ou vendus à la saison aux visiteurs présents sur le lieu et aux touristes alentours, l’excédent de fruits et d’aromatiques pourra être transformé et vendu aussi (confitures, compotes, jus, fruits secs, tisanes…).
Le jardin verger doit être esthétique et agréable, attirant et accueillant pour les visiteurs, on y réservera des lieux de repos, de détentes, de rencontres et d’échanges, des aires de jeux pour les visiteurs et la famille. Un soin particulier sera apporté à la conception de certains aspects de la couche végétale parce que la situation insulaire présente des difficultés particulières. Ici les vents nord, nord-ouest, ouest dominants, venant de la mer et souvent forts, transportent du sel et certaines fois des grains de sables abrasifs. Le plus gros problème vient des brûlures qu’occasionne le sel lorsque le vent souffle de la mer sans qu’il pleuve, déposant ainsi le sel sur les feuilles.
Dans l’approche du biomimétisme, nous recréons les 9 couches végétales d’une forêt. Et ceci dans le but d’occuper toutes les niches pour que les parasitages soient exclus “by design” et parce que c’est cela qui donne au système sa stabilité. Cela s’inscrit dans la démarche écosystémique.